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Mondonville : une longue histoire…

Mondonvila : una longa istòria… [Moundounbilo : uno loungo istòrio]

Le nom de Mondonville est mentionné dès le Xe siècle comme possession de Guillaume III Taillefer, comte de Toulouse, d’Albi et du Quercy. Le promontoire accueille à l’époque médiévale un château fort dit « de la Tour », la proximité de la frontière entre Guyenne et Languedoc faisant de Mondonville un emplacement stratégique. Le village connaîtra de nombreux seigneurs jusqu’à la Révolution. Au lendemain de celle-ci Mondonville vit toujours d’une économie agricole basée principalement sur la culture des céréales. La vigne, qui occupait alors une place importante, disparaît avec la crise du phylloxéra à la fin du XIXe siècle.

Jusqu’aux années 1960 Mondonville reste une commune rurale, mais avec la relative proximité de Toulouse, le développement de l’activité aéronautique et la décentralisation de certaines de ses entreprises, la commune voit sa population multipliée par dix environ entre 1968 et 2022.

Cependant Mondonville offre aussi un espace naturel remarquable : la forêt de Bouconne. Gérée par l’Office National des Forêts, elle est un atout majeur pour les randonneurs, les sportifs et les amoureux de la nature, et offre en outre une base de loisirs qui propose de nombreuses activités.

Étant données sa position et sa situation géographique, proche notamment du ruisseau du Gajea, Mondonville a été le lieu d’une multitude de campements humains, dont des sites primitifs qui ont laissé de nombreuses traces archéologiques.

La Croix d'Alliez

La crotz d’Aliès [La crouts d’Aliès]

Cette borne de pierre, encore visible, a été placée à l’époque de la guerre de Cent Ans. Elle est située à la limite de Cornebarrieu et Mondonville, côté sud-ouest du Rond-point des Deux Provinces. Elle délimitait la frontière entre la Guyenne (sur la face ouest) et le Languedoc (sur la face est). La pierre conserve des traces de scellement qui accréditent l’existence d’une croix sur la partie haute, origine du nom du lieu-dit la Croix d’Alliez. Cette croix aurait disparu au moment des guerres de religion.

Le camp de Bouconne

Le camp de Bocòna [Lé camp dé Boucòno]

La IIIe République, dans le cadre de sa politique de réarmement, multiplie les camps militaires sur le territoire français. Le Maire de Mondonville, le 5 août 1872, est informé de l’installation d’un camp d’entraînement au tir dans la forêt de Bouconne. Ce camp est implanté entre l’impasse du Roudé et la route de Pibrac, près du ruisseau du Gajéa. Il est occupé pendant la belle saison et accueille de 300 à 500 soldats d’infanterie venus de la garnison de Toulouse. Hébergés sous des tentes marabouts, tous ces militaires créent une grande animation dans Mondonville, et procurent aussi d’intéressantes retombées économiques.

Le camp fut actif de 1875 à 1939.

Encore un peu plus d'histoire...

Ces dames à Mondonville

Au XVIe et XVIIe siècles des seigneurs et coseigneurs de Mondonville ont eu pour épouses des dames dont le nom est passé à la postérité.

La Belle Paule d’Henri Rachou ( Salle des Illustres du Capitole).
La Belle Paule d’Henri Rachou ( Salle des Illustres du Capitole).

Paule de Viguier

Née vers 1518, est plus connue sous le surnom de la « Belle Paule ».
Fille d’Antoine de Viguier, marchand de Toulouse, et de Jacquette de Lancefoc, elle fut réputée pour sa grande beauté. Elle épousa en premières noces Pierre de Baynaguet, trésorier général de France en Languedoc et coseigneur de Mondonville. Les seigneurs de Baynaguet possédaient à Mondonville le domaine de Baynaguet et diverses terres agricoles (1). C’est François 1er, en visite à Toulouse en 1533, qui, après avoir reçu les clefs de la ville des mains de Paule de Viguier, donna à la jeune fille le nom de « la Belle Paule ». La reine Catherine de Médicis et Montmorency la trouvaient aussi éblouissante. Sa beauté impressionna tant les Toulousains qu’ils obtinrent que la jeune fille se montre à sa fenêtre deux fois par semaine. Utilisant sa renommée et la fortune familiale, Paule de Viguier, femme intelligente et instruite, entretint par la suite de nombreux artistes poètes, écrivains et chanteurs, et participa ainsi à la Renaissance toulousaine. Elle mourut à Toulouse en mars 1610 et fut enterrée auprès de sa mère au couvent des Augustins dans la chapelle des onze mille Vierges (2). En 2003, son nom a été donné à la nouvelle maternité du CHU à Purpan.

Madame de Mondonville

Jeanne de Juliard de Mondonville pour l’état-civil, est née à Toulouse en 1624. Elle est la fille aînée de Gilles de Juliard, conseiller au parlement de Toulouse. Elle reçut une éducation très pieuse et apprit très tôt à lire et à danser. Elle était très belle, intelligente, et aimait la danse et la lecture de romans et de livres pieux. Ses parents la marièrent en 1646 avec Charles de Turle, seigneur de Mondonville, conseiller au parlement de Toulouse (3). Veuve en 1653, elle n’a pas eu d’enfants. Elle fait la connaissance de Gabriel de Ciron, ecclésiastique en vue, alors que la peste commence à sévir à Toulouse. Elle fonde avec lui la congrégation des Filles de la Sainte Enfance (fondation authentifiée par des lettres de Louis XIV et par une note apostolique du pape Innocent VII), destinée à accueillir des jeunes filles qui ne souhaitaient ni se marier ni se cloîtrer, en leur assurant éducation et sens de la charité et du devoir envers les pauvres. Ce fut, pour Louis Arbus, « un premier essai d’assistance paramédicale et gratuite ainsi que d’économie charitable » (4).

La nouvelle institution, très bien accueillie, prospère pendant 25 ans et s’établit dans d’autres villes du Midi de la France. Mais la congrégation est vite considérée comme le siège du jansénisme toulousain. Les jésuites, qui considéraient les jansénistes comme hérétiques, la combattaient.  Madame de Mondonville perdit peu à peu ses appuis et la congrégation finit par être interdite. Le 26 avril 1686, madame de Mondonville est envoyée à Coutances (Manche) dans la maison des religieuses hospitalières et sera séparée, de manière définitive, des jeunes filles auxquelles elle a dédié sa vie. Des mémoires réalisés dans les années 80 attestent de la valeur de l’œuvre de madame de Mondonville, personnalité alors un peu tombée dans l’oubli.

Yves Dulac

Références

  • Si Mondonville m’était conté: Robert Esparbès.
  • La Belle Paule, entre romantisme et vérité historique: site internet du CHU de Toulouse.
  • Madame de Mondonville: Wikimanche.
  • Conférence du Pr Louis Arbus : Madame de Mondonville ; la vertu calomniée (les amis de l’Hôtel-Dieu. Toulouse. 2019).

 

Une tête celtibère à Mondonville… et autres vestiges du passé

Bien que peu de sites aient été complètement fouillés des découvertes témoignent du passage et de l’activité de nos ancêtres à Mondonville. La proximité de la forêt de Bouconne et du ruisseau du Gajea fut en effet dès la préhistoire propice à l’installation de campements.

Le tracé de l’actuelle route départementale D1 correspondant approximativement à celui de la voie romaine de Toulouse à Lectoure (Tolosa-Lactora), la période antique semble représentée sur la commune par le gisement gallo-romain de Monge-Gazan (fouillé en 1977). Par ailleurs plusieurs découvertes de l’équipe de monsieur Esparbès* le long du ruisseau de Gajea, au lieu-dits de La Bordette, de Baynaguet ou encore de La Mouline, ont pu mettre à jour divers objets : poteries cassées aux formes et dimensions variées, amphores, céramiques sigillées, tuiles romaines (tegulae), ainsi qu’une pièce de monnaie de l’empereur Constantin II (qui régna de 337 à 340 après J.-C.).

À la Vittarelle un puits en brique antique a également livré des fragments de céramiques, mais aussi une tête sculptée en pierre, ibère ou celtibère – plusieurs sculptures du même type se trouvant dans des musées espagnols. Elle daterait de 500 à 400 ans avant notre ère à une période où les ibères venus du sud rencontrent les celtes venus du nord avant que la région toulousaine ne soit occupée par les Volques-Tectosages puis par les romains. L’œil fermé (voir photo de face) ne serait pas surprenant, les sculpteurs celtes utilisaient des représentations familières de leurs très nombreux dieux, dont Lug, dieu magicien, qui protège son camp en gesticulant d’un bras, sautant à cloche-pied et fermant un œil. Cette sculpture se trouve actuellement dans les réserves du Musée Saint-Raymond à Toulouse.

Plus près de nous une opération de fouille préventive menée par une équipe de l’Inrap en 2017 chemin des Panedautes a permis l’étude exhaustive d’un important four à briques médiéval datant du XIIIe siècle et bénéficiant d’un bon état de conservation.

*Robert Esparbès, décédé en 2015, a conduit pendant plusieurs décennies d’importantes recherches archéologiques et historiques et écrit de nombreux articles dans la Dépêche du Midi sous le titre "Si Mondonville m’était conté" .

Sources

  • Robert Esparbès : Si Mondonville m’était conté.
  • Rapport d’opération Inrap : Chemin des Panedautes. Un four à briques du Moyen Âge. Inrap Grand Sud-Ouest sous la direction de S. Gaime – juin 2018.
  • J. Massendari 2006 : La Haute Garonne, carte archéologique de la Gaule.

 

La forêt de Bouconne, toute une histoire

Une forêt bien plus grande il y a 20 000 ans
La forêt de Bouconne actuelle ne représente qu’une infime partie de la vaste surface boisée qui s’étendait sur les terrasses de la Garonne, des Pyrénées à la plaine toulousaine actuelle il y a environ 20 000 ans. Des fouilles préventives réalisées lors du projet d’Itinéraire à Très Grand Gabarit ont permis de mettre en évidence des vestiges archéologiques datant du Paléolithique inférieur avec des pierres taillées de type acheuléen sur les sites de Bichou (commune de Montaigut en lisière de forêt) et Labadie en surplomb du ruisseau Gajea à Mondonville. Mais ce n’est qu’au Néolithique que le chasseurcueilleur devenu agriculteur sédentaire commence à défricher la forêt.

Un itinéraire Bordeaux-Jérusalem tracé au coeur de la forêt
Ce déboisement se poursuit au cours des siècles et s’accentue au Moyen Âge avec l’activité des communautés religieuses installées à proximité et des riverains. Bouconne (Bucconis) sert de frontière naturelle entre provinces romaines puis entre Languedoc et Gascogne notamment lors de la guerre de 100 ans. En 333, l’“Anonyme de Bordeaux”ou “Pèlerin de Bordeaux” décrit un itinéraire de pèlerinage de Bordeaux (Burdigala) à Jérusalem (Hierusalem) et les lieux sacrés, traversant la forêt, empruntant des voies romaines avec des relais d’étapes “mutatio”, dont le mutatio Bucconis proche de L’Isle Jourdain et un autre proche de Léguevin.

Une forêt impériale, royale puis domaniale
Au Moyen Âge, la forêt appartient comme Mondonville aux comtes de Toulouse puis à leurs successeurs les seigneurs de l’Isle Jourdain jusqu’au 15e siècle. Au 16e siècle elle revient à Henri de Navarre qui, devenu roi de France, en fait une forêt royale réglementée, ce qu’elle restera jusqu’à 1772 où elle redeviendra privée (famille Du Barry puis comte de Provence) jusqu’à la Révolution française. La forêt sera alors “bien national” avant de devenir “impériale” sous Napoléon 1er, de nouveau “royale” avant de devenir “domaniale” en 1848. Des droits d’usage : pacage (pâture pour les animaux), glandée (ramassage des glands et leur consommation par des porcs), affouage (ramassage du bois), marronnage (coupe de perches pour piquets ou outils) sont accordés par les seigneurs du Moyen Âge aux communes environnantes et pour certains à la ville de Toulouse, créant de multiples conflits entre ses différents bénéficiaires et une raréfaction du bois. Au 14e siècle Bouconne restait suffisamment dense pour que le roi Charles VI s’y soit perdu lors d’une chasse.

Une « Réformation générale » pour sauver la forêt
Au XVIe siècle et durant la première moitié du XVIIe la forêt est dans un état lamentable et manque de disparaitre en raison de multiples défrichements. Les loups y font des ravages dans les troupeaux jusqu’à leur extermination au XIXe siècle. Sous Louis XIV une « Réformation Générale » des forêts voulue par Colbert a pour objet d’en réglementer l’utilisation et de préserver les ressources en bois. Dans la région elle est confiée à Louis de Froidour. La restriction des droits d’usage est source de nombreuses contestations locales parfois violentes. Le code forestier remplace en 1827 ces ordonnances.

Evolution de Bouconne : les aménagements du 19ème siècle à aujoud’huit
Des aménagements sont faits pour améliorer l’exploitation forestière et notamment « la Grande Tranchée » (1833) que nous appelons l’allée centrale et qui relie Mondonville à Pujaudran. La forêt est alors quadrillée en lots de 10 hectares (les parcelles actuelles) et des aménagements sont faits pour favoriser le drainage de l’eau et le transport du bois vers Toulouse. La voie de chemin de fer Auch-Toulouse (construite en 1872), qui traverse Bouconne, n’a été utilisée que ponctuellement pour ce transport de même que la voie ferrée passant par Mondonville, en service de 1912 à 1946. De nouvelles routes traversant la forêt sont également tracées dans ce but. En 1873 un champ de tir militaire de 10 hectares est aménagé près du hameau du Gagéa à Mondonville. Alain Fournier, auteur du « Grand Meaulnes », y séjourna en juillet 1909. Depuis le début du XXe siècle l’exploitation de la forêt est complétement indépendante des communes environnantes. 90% du bois est destiné au chauffage. Depuis les années 70 des équipements de loisirs ont été mis en place par le syndicat mixte de Bouconne (base de loisirs, pistes VTT, chemins de randonnée, parcours santé, etc.). En 2001 les usagers, riverains, et défenseurs de l’environnement se sont manifestés contre le projet d’Itinéraire à Très Grand Gabarit longeant la forêt et destiné à transporter les pièces de l’Airbus A380 (une variante passant par l’allée centrale avait été proposée). Plus récemment le succès d’une pétition s’inquiétant du « déboisement » de la forêt confirme la place importante qu’a pris Bouconne auprès des riverains des communes limitrophes, mais aussi de toute l’agglomération. Depuis septembre 2019, l’ensemble de la forêt est classé « Forêt de Protection ».

Comment le roi Charles VI s’est perdu au sein de Bouconne

« Le Roi Charles VI (1368-1422) pendant son séjour à Toulouse, étant allé chasser dans la forêt de Bouconne avec plusieurs Seigneurs de la Cour, fut surpris par la nuit qui était très obscure, et qu'il s'égara. On ajoute que s'enfonçant de plus en plus dans le bois sans pouvoir reconnaître l'endroit où il était, il fit le voeu que s'il pouvait s'échapper du péril où il se trouvait d'offrir le prix de son cheval à la Chapelle de Notre-Dame de Bonne Espérance dans l'église des Carmes. Aussitôt la nuit s'étant éclaircie, il sortit heureusement du bois. Le lendemain il s'acquitta de son voeu, et il fonda en conséquence un Ordre de Chevalerie sous le nom de Notre-Dame-d'Espérance. »

« Mémoires sur l'ancienne Chevalerie » tome III page 258, Juvenal des Urfins en 1380.

On cite en preuve une ancienne peinture qu'on voit sur la muraille du Cloître des Carmes de Toulouse, auprès de la Chapelle de Notre-Dame-d'Espérance, où un Roi de France est représenté à cheval s'inclinant devant une image de la Vierge.

 « Mémoires sur l'ancienne Chevalerie » tome III page 258, Juvenal des Urfins en 1380
 

Le 27 janvier 1944, François Verdier, Chef régional de la Résistance, est assassiné par la Gestapo dans la forêt

François Verdier, Chef régional de la Résistance sous le nom de Forain, a été choisi par le Général De Gaulle pour devenir le chef des Mouvements Unis de la Résistance dans le Sud-Ouest. Bien que torturé par la Gestapo il ne parlera pas et a ainsi permis à son mouvement de perdurer jusqu’à la libération. Une stèle à sa mémoire a été érigée sur la commune de Lasserre-Pradère proche de l’allée centrale.

Sources

  • La forêt de Bouconne, Simone Henry. Édition Privat 1942.
  • L’Histoire au coeur de l’écrin vert toulousain. La Dépêche du Midi 16/08/2020.
  • Bouconne, une histoire turbulente. La Dépêche, 22/02/2020.
  • Bouconne au fil du temps. José Fernandez. Editions Racaille 2021.
  • Wikipédia.org
  • Site Lasserre-Pradère.

 

Les loups dans la forêt de Bouconne

Loup
©Adobe Stock Reise-und Naturfoto

 

À l’heure où la polémique enfle autour du repeuplement du loup, qui, bien qu’éradiqué complètement de notre pays depuis 1940, recolonise l’ensemble de notre territoire depuis son retour dans les Alpes en 1992, revenons sur un pan de son histoire en forêt de Bouconne.

« À la fin du XVIIIe siècle, les loups hantaient encore la forêt de Bouconne.
En 1798, ils étaient passés en bandes dans la région et avaient fait des ravages dans les troupeaux, à tel point que leur destruction fut organisée. Les paysans, encouragés par les primes que le gouvernement leur promettait, firent des battues. Sous l'Empire, des lieutenants de louveterie furent nommés pour chasser les loups. En 12 ans, 9 loups et 4 louveteaux furent tués dans la forêt de Bouconne et ses abords immédiats, mais en 1812, il y en avait encore un certain nombre. Dans la région de Pibrac, ils attaquèrent le bétail dans les pacages et vinrent la nuit jusque dans le village où ils tuèrent des chiens (Arch. Haute-Garonne, M. 89 à 93). Dans les années qui suivirent, les chasses durent être fructueuses car en 1835 les loups avaient complètement disparu de la forêt de Bouconne ». (Inspection des Eaux et Forêts de Toulouse. Mémoire statistique de la forêt de Bouconne, datant de 1835.) »

Des chiens enragés dans la forêt

Courrier du 4 août 1899

La rage sévit à Mondonville à la fin du XIXe siècle, comme l’atteste ce courrier adressé au préfet par Jean-Baptiste Bertrand, maire de la commune.

Mondonville le 4 août 1899
Monsieur le Préfet,

Le deux août, le nommé Delpech Alex, né à Mondonville le sept août 1887, gardait les bestiaux dans la forêt de Bouconne lorsque subitement un chien présentant tous les caractères d’hydrophobie s’est jeté sur lui et l’a mordu aux deux bras.
Cet enfant avait avec lui deux chiens pour l’aider à garder le bétail ; un de ces chiens a lui aussi été roulé et mordu, l’autre a pris la fuite.
Cette famille se compose des parents et de trois enfants […] ces gens-là sont très pauvres, ils n’ont pas de ressources personnelles, ce sont de pauvres fermiers qui font assez mal leurs affaires, ils sont dans la misère la plus complète.
Je vous prie Monsieur le Préfet de vouloir prendre en commisération la situation de la famille de ce malheureux petit pâtre […] afin qu’on puisse aller le faire traiter à l’institut Pasteur et l’arracher ainsi à une mort certaine.

Le saviez-vous ?

La rage

La rage (du sanskrit rabhar « faire violence ») est une infection virale du système nerveux central. Celle-ci, contractée le plus souvent par la morsure d’un animal infecté, était toujours fatale avant le XXe siècle. Le traitement antirabique, testé pour la 1re fois par Pasteur en 1885 sous la forme d’un vaccin, permet de prévenir le développement de la maladie. La rage, complètement éradiquée de nos régions, tue encore aujourd’hui, notamment en Asie et en Afrique.

Références :

  1. Henry Simone. La forêt de Bouconne. In : Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 13, fascicule 2-3, 1942. pp. 125-169.
  2. Mondonville. Plus de 20 siècles d’histoire. Foyer Rural de Mondonville Section Histoire et Patrimoine.

Les textes, documents et visuels figurant sur les pupitres du parcours patrimonial de Mondonville ont été écrits et compilés par Marc Beugnies et Yves Dulac, avec le précieux concours de la Section Histoire et Patrimoine du Foyer Rural de Mondonville, et plus particulièrement de MM. Gérard Dournes et Alain Poujol.

Nous tenons à souligner par ailleurs l’importante source d’informations sur l’histoire de Mondonville qu’a constitué la série d’articles de Robert Esparbès parue en son temps dans la Dépêche du Midi sous le titre « Si Mondonville m’était conté », et dans laquelle nous avons puisé abondamment.